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7 mai 2008 3 07 /05 /mai /2008 16:14
WELCOME TO HARD TIMES (1967)Réal. et Scé.: Burt Kennedy , Ph.: Harry Stradling Jr , Mus.:Harry Sukman , MGM , 105 mn
avec: Henry Fonda , Janice Rule , Janis Paige , Keenan Wynn , John Anderson , Warren Oates , Aldo Ray , Edgar Buchanan , Lon Chaney Jr. , Royal Dano , Denver Pyle , Paul Fix , Elisha Cook Jr. , Fay Spain  
Le talent de Lee Marvin dans 7 HOMMES A ABATTRE et de Richard Boone dans THE TALL T doit beaucoup aux scénarios subtils de Burt Kennedy , aux méchants toujours biens soignés . Mais lorsqu'il quitte Budd Boetticher pour tâter lui aussi de la réalisation , il ne retrouve pas cette excellence . La passion semble disparaître , son travail devient passable . Il se vautre , sans doute par faciliter dans la parodie de western alors qu'un certains Sergio Leone devient le digne héritier de l'Ouest à la sauce Italienne . C'est dire à quel point , ce WELCOME TO HARD TIMES sort du lot par son caractère singulier et sans compromis .
Hard Times est une ville qui porte bien son nom dans un trou perdu au fin fond de l'Ouest . Aride le jour , glaciale la nuit , elle survit grâce à son puit , au passage de la diligence et aux mineurs venus dépenser leur solde dans les bras des prostituées .
Alors quoi ? C'est ça la conquête de l'Ouest ! Des pauvres bougres qui cherchent le paradis en enfer ! Le plus dangereux ce n'est pas cette contrée inhospitalière mais l'homme lui-même . Cette ville squelettique qui ne rêve qu'à devenir obèse n'est qu'une pute soumise qui dépend de l'intrusion de n'importe quel dément . Imbibé d'alcool , stature imposante , Aldo Ray impose son corps qui parle pour lui , inspire la terreur et respire le Fantastique . L'odeur de la peur , du viol et du meurtre se répand dans toute la ville . Les habitants sont pleutres et ne font pas le poids même contre un seul homme car il sait se servir d'une arme . Seul , le croque-mort (Elisha Cook) se rebelle et périt dans une flaque de boue plus grande que lui . Son adversaire tel le diable condamne son âme perdue à errer au triple galop dans son corbillard . Le maire et avocat , Will Blue (Henry Fonda) , seul lettré de la ville pourrait intervenir mais il ne le veut pas . Sa lâcheté ne vient pas de sa peur mais de son égoïsme . Et l'édifice de la ville fondée sur l'individualisme cher aux américains s'écroule sous les flammes n'ayant pu se former en véritable communauté .
 Le scénario très noir de Burt Kennedy fait patauger le western dans sa propre boue . Ses valeurs sont mis à mal et pris dans l'orage et la tempête . Les éléments sont contre lui . La détermination de Blue de vouloir reconstruire la ville sur ses décombres nous suggère le caractère dérisoire des déplacements de population . La fameuse conquête n'étant qu'une fuite en avant selon les événements . Les armes à feu sont condamnées et montrées comme les ennemis de toutes civilisations . La haine qui va de pair avec la vengeance se heurte à une impasse . Ainsi , même si le personnage de Warren Oates est plein de bonté , il est amené à mourir car il use trop de son colt . Traumatisé , "la femme" de Blue est aveuglée par son obsession de se venger et périt malgré sa position de victime . Difficile pour l'homme d'être à la hauteur de sa dimension humaine dans cette Ouest sauvage et violent . Le seul espoir que l'on peut trouver , c'est dans Hope: une ville fantôme voisine , réserve naturelle de planches salutaires pour la reconstruction d'une ville comme un radeau en mer , en pleine tempête . Quant aux indiens , inutile de chercher une réhabilitation à la mode . Le seul présent est un ermite à la gueule de second couteau célèbre (Royal Dano) qui vit un peu en retrait de la ville et qui est tout juste toléré grâce à ses compétences en médecine . D'ailleurs , des gueules connues qui n'en finissent pas d'aiguiser leur lame dans les westerns , vous en trouvez plein ici tels que l'épicier John Anderson , le jovial et dynamique Denver Pyle sur sa diligence ou encore Keenan Wynn , Paul Fix et Edgar Buchanan...Le plus souvent des simples silhouettes avec peu ou pas de dialogue mais à la présence forte dans une histoire désenchantée d'une ville triste où il n'y a jamais de naissances . Constat amère d'un homme en reconstruction qui fait de son individualisme , non plus une fin mais un moyen . Hard Times peut enfin trouver son salut dans sa capacité de survivre et d'espérer et prend figure humaine lorsqu'elle décide d'affronter le retour du dément . (Diffusions sur TCM) . 

 
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25 avril 2008 5 25 /04 /avril /2008 15:54
LE TRESOR DU PENDU (1958-THE LAW AND JAKE WADE)
Réal.: John Sturges , Scé.: William Bowers , D'après le roman de Marvin H. Albert , Ph.: Robert Surtees (MetroColor) , Déc.: William A. Horning , Daniel B. Cathcart , Cost.: Walter Plunkett , Prod.: William Hawks , Dist.: M-G-M , Durée: 86 mn 
 avec: Robert Taylor , Richard Widmark ,  Patricia Owens , Robert Middleton , Henry Silva , Deforest Kelley , Eddie Firestone
Duel au sommet dans de superbes régions montagneuses entre Robert Taylor et Richard Widmark . Jake Wade (Robert Taylor) tout de noir vêtu , bourré de remords et voulant échapper à son passé , a affaire à forte partie face à Clint Hollister (Richard Widmark). Parce qu'il croit avoir une dette envers son ancien complice et ami , il le fait évader de prison . Mais Widmark est un acteur sauvage et féroce qu'il ne faut pas libérer , sous peine de lui laisser prendre toute la place . Malgré le sang froid de son personnage , Taylor se retrouve avec les mains liées et assiste impuissant à l'interprétation brillante de son binôme . Widmark trouve rapidement ses marques . Il donne à Clint sa blondeur et son jeu incandescent peut faire brûler la pellicule au propre comme au figuré . (Comme dans cet hallucinant final d'AUX POSTES DE COMBAT de James B. Harris où il fait tout péter). Diaboliquement malin , il sait rapidement inventer une histoire pour se sortir d'affaire lorsque sa bande se trouve nez à nez avec la cavalerie . Son agressivité et ses réactions tendues montrent en réalité une profonde blessure : celle d'avoir été trahi par son ami . Manifestement un compagnon de galère qu'il considère comme son frère , ou plus!? On sent poindre dans son regard clair toute l'ambiguïté de son personnage . Sous ses sourires narquois , comme dans la plupart de ses rôles , se cachent un être tourmenté et habité . Ses obsessions le dominent et l'appât du gain l'aveugle . Il ne peut comprendre le cas de conscience de Jake . C'est un animal blessé qui veut mordre par vengeance . Un bandit cynique , redoutable mais fragile et vunérable qui fait toute la différence avec les autres méchants du cinéma . Sa chute est annoncée comme ce paumé magnifique qu'est Harry Fabian dans LES FORBANS DE LA NUIT . Richard Widmark meurt souvent , juste avant le mot fin . Et s'il est mort pour de vrai le mois dernier , il est facile de le retrouver en revoyant le début du film .
Il hantera toujours cette ville fantôme à la géographie gravée dans nos mémoires avec son cimetière dérisoire . Une ville d'un passé révolu , comparable peut-être à celle de L'HOMME DE L'OUEST d'Anthony Mann . Une ville décharnée et poussiéreuse habitée par les coyotes , où se replient des bandits de la pire espèce . Ils ont les visages du reconnaissant Robert Middleton , du fougueux Henry Silva et de l'inquiétant Deforest Kelley (le docteur Mc Coy de STAR TREK) . Quand la nuit tombe et que les coyotes hurlent comme un écho à la mort , les durs se disent que les indiens n'attaquent pas la nuit . En réponse , John Sturges leur concocte une magistrale attaque de Comanches . Flèches , lances et haches s'abattent sur leur refuge dans une mise en scène et des cadrages les plus précis . Puis , au petit matin vient le temps du duel final où Clint croit toucher son butin et nous tire sa révérence jusqu'à ce que s'affiche sur l'écran le mot " The End".  
  
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22 avril 2008 2 22 /04 /avril /2008 09:15
A L' OMBRE DES POTENCES (1955-RUN FOR COVER)
Réal.: Nicholas Ray , Scé.: William C. Thomas , D'après une histoire d'Irving Ravetch et Harriet Frank Junior , Ph.: Daniel I. Fapp , Mus.: Howard Jackson , Prod.: Pine-thomas , Dist.: Paramount 
Avec: James Cagney , John Derek , Viveca Lindfors , Jean Hersholt , Grant Withers 
L'érudit et passionné Jean-Jacques Bernard qui présente les films sur Cinéma Classic ironise sur la petite taille de James Cagney dans l'immensité des décors naturels d'A L'OMBRE DES POTENCES . Pourtant , qui ne l'a jamais vu dans L'ENFER EST A LUI de Raoul Walsh , ne sait pas ce qu'est un grand acteur ! Et puis , il a de l'allure sur son cheval pie . Il n'a rien à envier à John Wayne , y compris pour la force de caractère . Son duo avec John Derek est un moteur qui tourne à plein régime à l'intérieur d'un scénario à la mécanique bien huilée . Le vif sentiment paternel qui anime Matt Dow (James Cagney) ne résume pas le film à "un éducateur et un délinquant au Far West " . Les personnages sont bien écrits et croustillants comme les relations avec Matt et sa fiancée Suédoise qui finit toujours les phrases de l'homme qu'elle aime , ou le père rustre , compréhensif et malin qu'il faut apprivoiser . Le scénario très habile se dévoile progressivement et passe en revue les scènes imposées du western : l'attaque de train , le braquage de banque , le lynchage , le shérif ex-taulard repenti , la poursuite des bandits jusqu'en territoire Comanche . Le tout enrobé dans des paysages superbes . Mais le plus remarquable c'est que l'histoire nous tient en haleine sans véritablement de méchant . Les bandits et les Comanches ne font que quelques apparitions et sont le plus souvent hors-champ , même Ernest Borgnine fait de la figuration .
Dans les ruines Aztèques , le final tourne au tragique . Malgré les trahisons et les erreurs de son jeune protéger , Matt a toujours foi en lui . Mais le destin en a décidé autrement .
Un western adulte de qualité qui n'a qu'une faiblesse : la mise en scène très fade du pourtant très grand Nicholas Ray . Le film coincé entre deux chefs-d'oeuvre de cet auteur (JOHNNY GUITARE et LA FUREUR DE VIVRE) en devient une oeuvre (certes mineure) déconsidérée par son réalisateur lui-même et par les grands critiques . Certainement pas , par le grand public qui ne boudera pas son plaisir devant un bon divertissement . (Diffusion actuelle sur Ciné Cinéma Classic)   
  
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17 avril 2008 4 17 /04 /avril /2008 09:28
LA CHEVAUCHEE DU RETOUR (1957-THE RIDE BACK)
Réal.: Allen H. Miner , Scé.: Anthony Ellis , Ph.: Joseph Biroc , Mus.: Frank De Vol , Prod.: William Conrad , Dist.: The Associates and Aldrich Company-United Artists
avec: William Conrad , Anthony Quinn , Lita Milan , George Trevino , Victor Milan , Ellen Hope Monroe , Joe Dominguez , Louis Towers , Fred Carson 
Petit western de série B atypique , sorti la même année que 3H10 POUR YUMA , qui privilégie les conflits psychologiques entre deux hommes sans toutefois délaisser l'action . Une rareté très peu diffusée . Mince alors! Ce n'est pas tous les jours que l'on peut voir le gros William Conrad pratiquement en premier rôle . Mais si , vous le connaissez! C'est lui Cannon , le détective privé de la célèbre et ancienne série TV . Il interprète ici un shérif des plus original , complètement paumé , envieux et dépressif . Hamish , parce qu'il a tout raté dans sa vie , met un point d'honneur à ramener Kallen le meurtrier , du Mexique au Texas pour le faire juger équitablement . Entre des scènes d'actions très sèches , ce film très court s'offre le luxe de prendre son temps pour dévoiler de quoi sont faits ces deux êtres différents . Kallen a du sang Mexicain en lui . Il est fait d'une matière brute . Il est direct et ses réactions sont violentes et abruptes . Alors qu'Hamish , agacé par son prisonnier , a l'épiderme sensible , la carapace de Kallen se fêle et révèle peu à peu un Anthony Quinn aux émotions à fleur de peau .
Un petit budget donc , qui n'empêche aucunement la perfection à tous les niveaux . Un atout déjà , avec la présence à la co-production de Robert Aldrich et de son chef-opérateur attitré Joseph Biroc qui nous signe , de nouveau , un très beau noir et blanc . De la chaleur lumineuse d'un ciel de toute beauté aux scènes sombres de feux de camp où l'on s'épie et se dévoile .
La réalisation de Allen H. Miner n'est pas passe-partout . Au contraire , elle a du style et sait user de plongées et contre-plongées à bon escient . Sorti de nulle part , le savoir-faire du bonhomme est bluffant . Sa mise en scène est une chevauchée qui se met au pas de l'émotion et de la sensibilité . Assurément une pépite qui a toute sa place dans ce blog où l'on sait qu'aussi soit-elle petite , c'est sa qualité et sa rareté qui la rend tellement précieuse . (Diffusion actuelle sur Ciné Cinéma Classic )  
  
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25 février 2008 1 25 /02 /février /2008 17:24

3 H 10 POUR YUMA (1957- 3 H 10 TO YUMA)
Réal.: Delmer Daves , Scé.: Halsted Welles , D'après un récit de Elmore Leonard , Ph.: Charles Lawton Jr , Mus.: George Duning , Prod.: David Heilweil , Dist.: Columbia , Durée: 92 mn 
avec : Glenn Ford , Van Heflin , Felicia Farr , Leora Dana , Henry Jones , Richard Jaeckel 
Rien de plus casse gueule que les mouvements de grue pour donner du sens à l'image . Ils sont souvent gratuits et inefficaces . Rien de semblable dans 3 H 10 POUR YUMA , il y en a des tellement biens faits que vous vous surprendrez à les admirer avec passion . Ces travellings qui s'élèvent dans les cieux pour ouvrir une scène puis redescendent pour la clore semblent d'origine Divine . Mais la perfection ne s'arrête pas là . Regardez ce gros plan qui caresse  les visages de Felicia Farr et Glenn AF-00111.jpgFord dans un superbe Noir et blanc signé Charles Lawton Jr . La musique de George Duning qui se susurre , sachant aussi se faire lyrique par moments . La totalité des cadrages colle à la peau de ce long métrage d'une pureté Céleste .
Mais l'homme est au centre de ce western  à dimension psychologique . Delmer Daves est un philanthrope , un humaniste qui fait profondément confiance à ses personnages . Lors de l'attaque de la diligence , il nous présente d'abord Ben Wade (Glenn Ford) , un chef de bande qui n'hésite pas tuer . Puis Dan Evans le fermier (Van Heflin) , au bord de la faillite si la pluie ne tombe pas rapidement dans cet aride Arizona . Pour 200 dollars , le fermier s'engage à convoyer ce dangereux bandit  jusqu'au train à destination de la prison de Yuma . Mais la bande de Wade menace et rend la tache impossible . Repliés dans une chambre d'hôtel avant l'arrivée du train , la confrontation psychologique entre ces deux individus est intense . Les aiguilles du cadran égrènent les heures avec suspense jusqu'à ce 3 H 10 final qui s'annonce comme un coup fatal . Mais les deux adversaires ont appris à se connaître , à s'estimer , à se comprendre . Ben Wade cabotin , malin , dangereux n'en est pas moins libre de toutes contraintes , sensible , respectueux , ayant le sens de l'honneur . L'honnête et droit Dan Evans semble prisonnier de ses responsabilités . Il ne veut pas se voir en lâche dans les yeux de ses fils . Il résiste aux offres pécuniaires de Ben Wade et se révèle courageux et déterminé . Comme si chacun des deux prenaient les qualités de l'autre . Le final de cette histoire est tout à fait amoral mais reste profondément humain . Et lorsque la pluie tombe enfin sur les personnages c'est comme une force qui les purifie et les protége . Dans un dernier plan magnifique en plongée , les flots coulent dans les bras tendus d'Alice Evans (Leora Dana) . Tandis que le train s'éloigne au loin , un déluge d'émotions nous submerge . (existe en DVD)
 

  
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1 février 2008 5 01 /02 /février /2008 17:13

DU SANG DANS LE DESERT (1957-THE TIN STAR)
Réal.: Anthony Mann , Sc.: Dudley Nichols , D'après une histoire de Barney Slater et Joel Kane , Ph.: Loyal Griggs , Mus.: Elmer Berstein , Prod.: William Perlberg , George Seaton , Dist.: Paramount , Durée : 93 mn 
avec : Henry Fonda , Anthony Perkins , Betsy Palmer , Michael Ray , Neville Brand , John Mc Intire , Lee Van Cleef 
 dusangdansledsert5ha.jpg
Si vous croyez assister à la très classique et sans surprise histoire de shérif dans la ville . Vous vous trompez lourdement et risquez de mordre la poussière! On vous a dit que c'est un Anthony Mann mineur ? Sachez que tous les westerns  de ce réalisateur sont superbes même si ses cinq collaborations avec James Stewart sont à porter au pinacle . Citons: WINCHESTER 73 , LES AFFAMEURS , L'APPAT , JE SUIS UN AVENTURIER et L'HOMME DE LA PLAINE , à voir absolument! Mann est sans aucun doute le digne successeur de John Ford , avec lui le western classique devient moderne avec ses éclairs de violence et sa lourde psychologie . Ajoutez à cela une maîtrise parfaite de l'espace filmé . C'est le cas dans THE TIN STAR (on préfèrera le titre original au titre français passe-partout) où il nous donne une leçon de mise en scène tout comme le personnage de Henry Fonda initie le jeune Anthony Perkins au dangereux métier de shérif .
Magistrale scène d'ouverture où un chasseur de prime joué par Fonda arrive en ville avec un cadavre , sous l'oeil hostile de la population . Et Mann , après 90 mn de péripéties et de cadrages précis , de clore le film comme il a commencé , le même homme sortant  de la ville avec femme et enfant sous les "au revoir" chaleureux .
Un western riche en enseignement et en philosophie où le jeune inexpérimenté a tout à apprendre de son aîné mais où le caractère pugnace et entêté de la jeunesse guérit l'aîné de ses erreurs passées . Admirable scénario signé par le vieil acolyte de Ford : Dudley Nichols qui soumet son jeune shérif  aux mêmes désillusions que son aîné , qui fut lâché autrefois , lui aussi , par les notables et les politiciens . Perkins n'abandonne pas son poste et Fonda met enfin cette étoile qu'il refusait tout au long de cette intrigue d'un classicisme et d'un modernisme évident . (Diffusions sur CineCinemaClassic)

     
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30 janvier 2008 3 30 /01 /janvier /2008 17:41

LE TRAITRE DU TEXAS (1952-HORIZONS WEST)
Réal.: Budd Boetticher , Sc.: Louis Stevens , Ph.: Charles Boyle , Mus.: Herman Stein , Dir. Mus.: Joseph Gershenson , Prod.: Albert J. Cohen , Dist.: Universal , Durée: 81 mn 

avec: Robert Ryan , Rock Hudson , Julie Adams , Raymond Burr , John Mc Intire , Rodolfo Acosta

horizonswest2.jpg
Encore un western plus qu'honorable de Boetticher à la Universal avant de connaître une collaboration exceptionnelle avec l'acteur Randolph Scott et le scénariste Burt Kennedy  à la Columbia . Le titre français est révélateur du héros de cette histoire . Un bad guy qui repose sur les épaules très larges de Robert Ryan . Au lieu de nous présenter un méchant qui prend le chemin de la rédemption pour devenir meilleur , le film prend le chemin inverse . A la fin de la guerre un commandant sudiste (Robert Ryan) retrouve sa famille à Austin en compagnie de son frère (Rock Hudson) . Mais le monde a changé , la ville livrée aux spéculateurs . Incapable de retrouver sa vie de simple vacher , il a soif d'argent et de pouvoir . Humilié par le potentat local (Raymond Burr dans un rôle sadique) , il séduit sa superbe femme (la sublime Julia Adams) et veut créer un véritable Empire en défiant la loi . Il se heurtera à son frère et à son père joué par John Mc Intire (toujours présent dans les bons westerns) . Un rôle sur mesure pour Robert Ryan , machiavélique , jamais vraiment antipathique . Un acteur sublimement tourmenté , aux prises avec ses démons , son personnage "voyageant en zone libre" mais restant prisonnier de ses contradictions .
Volant presque la vedette à James Stewart dans L'APPAT d'Anthony Mann .
 Sachant se rendre détestable dans UN HOMME EST PASSE de John Sturges . Sa meilleure prestation étant peut-être dans LA CHEVAUCHEE DES BANNIS d'André De Thot . (existe en DVD) .
 
  

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18 janvier 2008 5 18 /01 /janvier /2008 18:06

L'EXPEDITION DU FORT KING (1953 - SEMINOLE)
Réal.: Budd Boetticher , Scé.: Charles K  Peck Jr , Ph.: Russel Metty , Mus.: Joseph Gershenson , Prod.: Howard Christie , Dist.: UNIVERSAL , Durée : 87 mn 
avec : Rock Hudson , Anthony Quinn , Barbara Hale , Richard Carlson , Hugh O'Brian , Lee Marvin , Russel Johnson


Western qui sortAF-06571.jpg des sentiers battus pour s'aventurer dans les marécages des Everglades en floride . Originalité géographique et ethnique car les Séminoles ont été fort peu utilisés excepté dans LES AVENTURES DU CAPITAINE WYATT de Raoul Walsh avec Gary Cooper . Historiquement cette tribu n'a jamais signé de traité de paix avec les Etats Unis et constitue un véritable échec jamais reconnu par les gradés de West Point . Un film qui pénètre en territoire ennemi pour mieux défendre la cause Séminole à travers les personnages humanistes de Rock Hudson , Barbara Hale et même le très bon Anthony Quinn dans le rôle du chef métis Osceola . Très vite les uniformes se salissent et les organismes se fatiguent dans ces marécages boueux et poisseux . Nombreux sont les sables mouvants et l'attaque surprise prévue contre l'ennemi est vouée à s'enliser inexorablement . Rarement des indiens ont paru aussi dangereux et intelligents . Grimés comme des diables sortis de l'enfer  , ils tuent leurs envahisseurs dans des corps à corps impitoyables . Un effet renforcé par une utilisation efficace du bruitage des flèches , cris et coups de feu . Dès le début , notre héros qui risque la peine de mort pour trahison constitue pour le spectateur une accroche puissante . L'intérêt ne décroit à aucun moment , aidé par la remarquable interprétation de Richard Carlson  dans le rôle du carriériste et sans honneur Major Degan . Tueur d'indiens à cheval sur la discipline et la propreté des uniformes . Son âme sale se heurte tout au long du récit au jeune lieutenant idéaliste .
Budd Boetticher , avant de réaliser ses westerns plus personnels avec Randolph Scott , s'était  déjà fait la main sur des séries B comme cette EXPEDITION DU FORT KING que le scénario et la mise en scène hisse au niveau des meilleurs réussites du genre . (existe en DVD)

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1 décembre 2007 6 01 /12 /décembre /2007 11:26

 SCARAMOUCHE (1952)
Réal.: George Sidney , Sc.: Ronald Millard et George Froeschiell , D'après le roman de Rafael Sabatini , Ph.: Charles Roscher (technicolor) , Mus.: Victor Young , Déc.: Cedric Gibbons , Prod.: Carey Wilson , Dist.: M.G.M , 118 mn
avec: Stewart Granger , Eleanor Parker , Janet Leigh , Mel Ferrer , Nina Foch , Henry Wilcoxon , Richard Anderson
SCARAMOUCHE-20-1952-.jpgLe fleuron du film de cape et d'épée . Vif et coloré par l'esprit de la commedia dell'arte . Masques en technicolor et frasques de Scaramouche imprègnent le film d'une légèreté , d'un rythme de cheval au galop . Les fleurets virevoltent mais lorsque le bretteur fait mouche cela nous touche . Nous ne sommes pas au théâtre mais à l'aube de la Révolution Française . Un pamphlet évocateur au discours tricolore met le feu aux poudres dans la vie de notre héros qui réclame vengeance . Il lui faut apprendre alors à manier l'épée aussi bien qu'il manie le verbe . Dans ce raffinement constant entre les mots d'esprit qui fusent et les costumes et décors luxueux de la M.G.M Stewart Granger , Eleanor Parker , Janet Leigh , Mel Ferrer forment un quatuor parfait . Chacun étant à sa place et remplissant tout l'espace de la scène . Dans un duel final d'une chorégraphie à couper le souffle , le théâtre devient le lieu où se joue les destinées pour de vrai . La représentation est terminée . Le masque est tombé . Le spectacle peut commencer dans la salle et les coulisses .(existe en DVD)  

 

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28 septembre 2007 5 28 /09 /septembre /2007 18:03

L'HOMME QUI N'A PAS D'ETOILE (1955-MAN WITHOUT A STAR )
Réal.: King Vidor , Scé.: Borden Chase , DD Beauchamp , D'après le roman de Dee Linford , Ph.: Russel Metty (technicolor) , Mus.: Joseph Gershenson , Ballade chantée par Frankie Laine , Prod.: Aaron Rosenberg , Dist.: Action Gitanes/théâtre du temple , 89 mn  
avec : Kirk Douglas , Jeanne Crain , Claire Trevor , William Campbell , Jay C Flippen , Richard Boone , Mara Corday         affiche-manwhitoutstar.jpg
Vitalité d'un acteur dans un western vital . L'omniprésence de Kirk Douglas n'est pas uniquement sur l'écran puisqu'il est à l'origine du projet . Son interprétation force le respect . Il est rieur et léger notamment avec le jeune "maverick" joué par William Campbell dans une relation quasi-fraternelle et protectrice ou lorsqu'il découvre l'avancée de la civilisation symbolisée par la scène amusante de la salle de bain . Au Saloon , entre deux verres de whisky , il joue du banjo et chante pour mettre de l'ambiance . Mais derrière cette façade il cache une grande blessure sous sa chemise . Des fils de fer barbelés ont meurtri sa chair et rempli son être d'un passé douloureux . Impulsif et nerfs à fleur de peau , il sert les dents , mèches en bataille et sort son colt avec rage . Western masochiste où un idéaliste libre et indompté se fait tabassé et ligoté comme une bête sauvage capturée . King Vidor insuffle du rythme à l'action  et aux gestes instinctifs d'animal blessé de Dempsey Rae alias Kirk Douglas . Ses thèmes récurrents entre pureté et contradiction sont présents . Notre héros a une moralité sans faille , l'injustice l'horripile . Sa sexualité est sans détour , bestiale et sensuelle . Si Reed Bowman (Jeanne Crain) veut en faire son bras droit alors elle devra payer de son corps . Mais son individualisme se retrouve confronter à l'évolution du monde . Sa haine des barbelés devra s'estomper devant les injustices que subissent les petits propriétaires terriens.
Petit western qui sous l'impulsion de Kirk Douglas se transforma en un incontournable grâce au talent du scénariste Borden Chase qui a signé les meilleurs Anthony Mann , grâce au savoir-faire de King Vidor qui instille ses thèmes de prédilection et Russel Metty responsable aussi de la beauté plastique des chefs-d'oeuvre de Douglas Sirk . Cerise sur le gâteau : des seconds rôles de qualité comme Jay C Flippen et Richard Boone . Kirk Douglas reprendra son rôle de cow-boy solitaire dans un monde en mutation dans le très beau SEULS SONT LES INDOMPTES . (existe en DVD et visible en ce moment sur CinéCinémaClassic)

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