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25 avril 2016 1 25 /04 /avril /2016 18:22
LE SABLE ETAIT ROUGE (1967) de Cornel Wilde

Diffusé sur TCM, LE SABLE ÉTAIT ROUGE est un film de guerre humaniste et pacifiste d'une incroyable modernité qui date de 1967. Une oeuvre en avance sur son temps qui montre la violence des combats avec un réalisme stupéfiant. Le débarquement sur une plage du Pacifique possède la force émotionnelle du SOLDAT RYAN de Spielberg.
La progression dans la jungle à la merci d'une embuscade se ponctue de nombreux plans de la faune et de la flore inhospitalières. Dans cet état sauvage, l'homme est un insecte pour l'homme qu'il faut écraser du pied. Des voix off et flashs-back en forme de diaporama trahissent les pensées des combattants américains. Et les japonais qui parlent une langue étrangère souffrent aussi des mêmes tourments.
Etrangement, de l'ensemble se dégage un style philosophique comparable à LA LIGNE ROUGE de Terence Malick.
En 1968, John Wayne signait avec LES BERETS VERTS, un film de propagande réactionnaire en pleine guerre du Vietnam. Incontestablement, le film bourré de qualités de Cornel Wilde (un autre acteur/réalisateur) le surpasse humainement, se payant le luxe d'influencer des années plus tard le PLATOON d'Oliver Stone.
A (re)découvrir absolument!

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18 octobre 2008 6 18 /10 /octobre /2008 11:42

ORDRES SECRETS AUX ESPIONS NAZIS (1958-VERBOTEN)
Réal. , Scé. et Prod: Samuel Fuller , Ph.: Joseph Biroc , Mus.: Harry Sukman , Beethoven , Richard Wagner , Prod.: Globe Enterprises-RKO , Dist.: J. Arthur Rank (en France) , Durée: 87 mn   
  

Avec : James Best , Susan Cummings , Tom Pittman , Paul Dubov , Harold Daye , Dick Kallman , Stuart Randall         

Écrit , produit et réalisé par Samuel Fuller . Des idées lui viennent . Il fait des films . Des idées qui lui appartiennent , qu'aucun autre cinéaste n'aborderait de front comme lui . Dans l'immédiat après guerre d'une Allemagne en ruine , période où se déroule VERBOTEN , il n'est pas évident d'affirmer qu'un allemand n'est pas forcément un nazi . Dans la tourmente de l'horreur , les cinéastes des films de propagande alliée ont-ils jamais songé à distinguer un allemand d'un nazi ? L'Allemagne malade , touchée par la folie sanguinaire d'Hitler est maintenant en convalescence , soignée par les « infirmiers » du monde libre . Mais une cellule cancérigène tenace refait surface et ne demande qu'à contaminer de nouveau le malade . Les loups-garous , groupuscules éduqués à la haine procèdent à des embuscades en vue de tuer , des opérations de sabotage et des voles au détriment même de la population Allemande . Bruno , le chef , s'est infiltré chez les américains qui aident à la reconstruction de cette Allemagne affamée .
 Fuller est un dompteur qui apprivoise les paradoxes et claque son fouet sur les préjugés . Pour VERBOTEN , plus que dans n'importe quel autre de ses films , l'audacieux reste dans la cage le plus longtemps possible . Dans la même scène , il fait coïncider le départ du sergent Brent (James Best) transi d'amour pour Helga (Susan Cummings) et l'arrivée sombre de Bruno (Tom Pittman) avec une incroyable fluidité et un sens évident du timing . Le plan séquence est à sa merci . La caméra très mobile devient quasiment invisible , la mise en scène une évidence dans les scènes du Q.G Américain . Sans aucune coupe les acteurs entrent et sortent du plan . Les hommes se croisent , les conversations s'entrecroisent avec un naturel qui cache totalement la prouesse technique de la réalisation . Il en découle une tension , un sentiment d'assister en direct au travail des américains pour reconstruire le pays d'une façon pragmatique , qui révèle aussi l'absence de naïveté de Fuller sur son sujet . De même , il laisse sa caméra tournée passant de la conversation avec le maire à celle du « licenciement » de Brent pour finir avec le plan du coup de poing sur Bruno . Une sorte de trois (scène) en un , qui dit mieux ? Fuller use et abuse avec délectation des contrastes pour appuyer son propos , épaulé à l'image par Joseph Biroc (complice d'un autre électron libre:Robert Aldrich ).
Entre Romance et lutte armée , des G I's à l'assaut d'une ville succombent sous les tires d'un sniper . Seul l'un d'entre eux découvre une femme dans les décombres . Naissance d'un amour en plein combat comme une force invisible qui fait se rapprocher inévitablement deux camps . Fuller n'a peur de rien , il nous balance la 5è symphonie de Beethoven durant l' assaut des G I's tandis que la Walkyrie de Wagner symbolise le Nazisme. Il est cependant très loin de la caricature car son cinéma n'a de cesse de lutter contre les apparences et les contradictions de l'homme . Quand Brent reprend connaissance chez Helga son œil qui prend tout l'écran s'ouvre sur un portrait d'Hitler . Il est donc chez une nazie mais celle-ci lui répond que les allemands sont obligés d'avoir le portrait de leur Führer. Comment Franz , le jeune frère d'Helga éduqué dans les jeunesses hitlériennes peut-il ne pas se transformer en loup-garou ? Fuller qui a filmé la vision de l'impossible à Falkenau a la réponse et montre sa foi inébranlable pour le cinéma , Franz assistant à une projection des horreurs nazies durant le procès de Nuremberg . La vérité , Dieu merci , n'en déplaise aux SS et négationnistes se trouvent sur la pellicule et permet à Franz de lui ouvrir les yeux . Des images d'archives qui ponctuent d'ailleurs avec force et à propos ce film de guerre underground devenu culte car souvent invisible . (Existe en DVD , VOSTF uniquement) 
 

 

 

 

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10 octobre 2008 5 10 /10 /octobre /2008 17:37

J'AI VECU L'ENFER DE COREE (1951-THE STEEL HELMET)
Réal.: Samuel Fuller , Scé.: Samuel Fuller , Ph.: Ernest Miller , Mus.: Paul Dunlap , Prod.: Robert L. Lippert , Samuel Fuller , Durée: 80 mn   
Avec: Gene Evans , Steve Brodie , James Edwards , Robert Hutton , Richard Loo , Sid Melton , Richard Monahan    
  

Casque troué sur une tête dure , le buté sergent Zack (Gene Evans) est sauvé par un petit coréen du sud qu'il surnomme balle perdue . Ils sont du mauvais côté du 38e parallèle . Les cocos invisibles , déguisés en femme feignant la prière ou snipers planqués dans les arbres , sont experts en coups bas .
Aux Etats-Unis , le Sénateur McCarthy croit reconnaître un rouge dans chaque concierge d'immeuble ou cinéaste talentueux . Que ce chasseur de sorcières et sa clique de délateurs ne comptent pas sur Fuller pour faire œuvre de propagande . Il est démocrate et botte le cul des conservateurs . Il est essentiel pour lui de situer l'homme dans le contexte de l'enfer des combats et non comme un va-t-en-guerre .
 Le sergent Zack mâchouille son cigare, bourru et bourré de préjugés , sa raison reste en éveil pour sa survie . Il fait la guerre et met son humanité de côté . Celle-ci apparaît parfois comme des éclairs de lucidité . Avec un infirmier noir , un américain d'origine japonaise , un lieutenant planqué , un objecteur de conscience , un muet , une section se compose sous son autorité . Ce reflet symbolique de la société américaine partie défendre la liberté a plutôt le nez dans la rizière . Coincés dans un temple Bouddhiste ce ne sont pas eux qui mènent le bal mais les communistes qui les bombardent . Au-delà des frontières , Fuller affiche sa volonté dans découdre avec les réactionnaires et n'hésite pas à mitrailler dans son propre camp , fustigeant le racisme et la xénophobie de la société américaine . Il fait dire au prisonnier chinois quelques vérités bien placées qui font mal . L'ennemi agresseur même s'il a tort , est donc doué de raison ! Et lorsque l'histoire s'achève , on nous indique qu'elle n'a pas de fin ...Bientôt elle se poursuivra au Vietnam !
 J'AI VECU L'ENFER DE COREE , premier film de guerre de Fuller où déjà il la regarde droit dans les yeux et montre les hommes pataugés dans le bourbier . La force émotionnelle de la scène d'ouverture est d'une redoutable efficacité et même s'il maîtrise déjà son cinéma les raccords entre les stockshots de bombardement et l'intérieur du temple cachent difficilement que le film n'est pas produit par une grande compagnie . Plus loin dans sa filmographie , avec l'underground VERBOTEN ces bandes d'archives seront utilisées plus «honnêtement » et intégrées à la perfection . (Existe en DVD , en VOSTF)  

 

 

 

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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 17:56
AU-DELA DE LA GLOIRE (1980-THE BIG RED ONE)
Réal et Scé , D'après son livre: Samuel Fuller , Ph.: Adam Greenberg , Mus.: Dana Kaproff , Prod.: Gene Corman - Lorimar Productions , Dist.: LMD , Durée: 113 mn  
Avec: Lee Marvin , Mark Hamill , Robert Carradine , Bobby Di Cicco , Kelly Ward  
Samuel Fuller a des idées fortes qu'il met en images chocs . Il n'invente rien . Il était sur place . Sur tous les fronts , en toutes saisons , il nous invite à suivre ce qu'il a vécu avec ses camarades qui ont , eux aussi , survécu . Parmi ces quatre jeunes et leur sergent , Fuller , c'est le gars au cigare qui relate ce qu'il a vu... L'image improbable en Afrique du Nord de Français (sous l'ordre de Vichy) et Américains qui se combattent , un moment , à contre coeur pour enfin ce congratuler . Des mots forts aussi , prononcés par des sergents de chaque camp qui expliquent d'une façon identique que tuer en temps de guerre ce n'est pas assassiner . Mais l'un offre ce qu'il mange à une gosse affamée tandis que l'autre tue sans pitié un des siens... L'image saisissante de ce calvaire sculpté dans du bois qui regarde les hommes s'entretuer de la première à la seconde guerre mondiale . Avec ce gros plan sur les yeux obscurs d'un Christ dérisoire , sensé à la minute prés , discerner un meurtre suivant qu'il est commis avant ou après l'Armistice . Le gros plan d'une montre d'un soldat mort: des aiguilles du temps qui passe pour montrer la dureté des combats aux flots écarlates de la manche ensanglantée . Fuller use du symbolisme religieux à merveille pour mieux le faire exploser .Pour affirmer l'absurdité des combats , il les fait entrer dans un asile où les fous sont complètement étrangers à la démence des tueries . Mais , un malheureux aliéné comme sortie de la Céne s'empare d'une mitraillette pour prouver que lui aussi n'est pas cinglé . Le comble du blasphème est à venir quand , après moult péripéties à travers la Sicile , la France , la Belgique , l'Allemagne et la Tchécoslovaquie , l'escouade envahit un camp avec une cheminée qui dégage de la fumée noire . L'ignominie du Nazisme est croupie là , au fond de la noirceur de ces fours . Alors , on ouvre la trappe avec effroi et on vide son chargeur !
Fuller sait aussi user de poésie . Les portraits d'enfants sont toujours une touche de lucidité extrême auquel un combattant endurci comme le personnage de Lee Marvin ne peut rester insensible . Du petit Sicilien débrouillard qui veut enterrer sa mère décemment jusqu'au passage émouvant du petit déporté qu'il accompagne jusqu'à la fin . Face à l'horreur de la guerre , il n'y a finalement qu'une arme , celle de l'esprit de survie , des moments de rire et d'amitiés ( la scène hilarante de l'accouchement dans le tank).
 Devant ce constat , le Nazi caché lâchement derrière la croix du Christ ne peut que descendre et fuir au soleil couchant . (existe en DVD avec 40 minutes supplémentaires et un montage plus proche de la vision du réalisateur .)
  
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26 mars 2008 3 26 /03 /mars /2008 11:48

CROIX DE FER (1977-CROSS OF IRON)
Réal.: Sam Peckinpah , Scé.: Julius J Epstein , H Asmodi-Walter Kelley , James Hamilton , D'après le roman "La peau des hommes" de Willi Heinrich , Ph.: John Coquillon , Mus.: Ernest Gold , Prod.: Alex Winitsky , Arlene Sellers-Anglo-EMI Productions/Wolf  C Hartwig-Rapid Film Gmbh/Terra Filmkunst Gmbh , Dist.: SN Prodis , Durée: 133 mn
avec: James Coburn , MaximilIronCross05.jpgian Schell , James Mason , David Warner , Senta Berger , Klaus Löwitsch , Vadim Glowna  

Difficile de ne pas être caricatural quand on veut frapper les esprits avec un discours fort . Cependant le message violent de Sam Peckinpah sur la barbarie et l'absurdité de la guerre est d'une efficacité redoutable . D'emblée il écrabouille l'idéologie nazie tel ce cadavre pourri dans la boue sous les passages indifférents des camions . Les foutaises fascistes ne sont pas dans les esprits des soldats allemands en pleine débâcle sur le front Russe . Ils sont à l'image de leur uniforme , terne et gris . Las et désabusés de ce Régime indigeste pour lequel ils se battent . Dans les tranchées ou les blockhaus , les personnages subissent un pilonnage incessant de bombes . Le colonel Brandt (James Mason) ne se fait plus des illusions et son adjoint le capitaine Kiesel (David Warner) a une dégaine de pacifiste hippie . Dans ce magma du chaos , tous deux s'en remettent au meilleur élément...subversif : le sergent Steiner (James Coburn) qui n'a que du mépris pour les officiers retranchés derrière la chair à canon . Un nouveau venu le capitaine Stransky (Maximilian Schell) aristocrate hautain et manipulateur veut par tous les moyens la croix de fer qui lui apporterait le prestige digne de son rang . Son sentiment de supériorité s'accommode mal de l'efficacité de Steiner au front.
Et "Bloody Sam" de nous balancer des ralentis comme il les aime sur les corps meurtris par les obus . Le sang gicle sous tous les angles . Même les scènes de dialogue sont ponctuées continuellement de déflagration .Vision d'apocalypse selon l'apôtre Sam qui déverse son fiel et vide son chargeur sur la guerre . La démarcation entre le bien et le mal , l'élite et le peuple n'existe plus . La guerre est poussée jusqu'à sa logique absurde où des allemands tirent sur des allemands . Il y a aussi cette scène terrible et sans commentaire de l'officier planqué qui vient saluer un soldat amputé des deux mains , qui lui tend son pied avec mépris . Mais le nihilisme de Sam Peckinpah à travers le regard de Steiner a ses limites car ce dernier possède sa propre morale . Il a l'estime de ses hommes . Il s'interdit d'exécuter un enfant-soldat ennemi et refuse de perdre sa dignité d'homme en empêchant un viol dans cette surprenante attaque d'un camp de femmes .
Et les salves d'artilleries pleuvent encore et encore . Les silhouettes ennemies s'approchent dangereusement . Les tanks ont faim de chair à canon!  

   
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8 février 2008 5 08 /02 /février /2008 12:02

TROP TARD POUR LES HEROS (1970-TOO LATE THE HERO)
Réal , Scé et Prod.: Robert Aldrich , Coscé.: Lukas Heller , D'après une histoire de Robert Aldrich et Robert Sherman , Ph.: Joseph Biroc , Mus.: Gerald Fried , Prod.: Associates and Aldrich/ABC Pictures Corp/Palomar Pictures , Dist.: 20th Century-Fox , Durée: 133 mn 
avec: Michael Caine , Cliff Robertson , Harry Andrews , Ian Bannen , Denholm Elliot , Ronald Fraser , Henry Fonda 
Le "gros Bob" vous l'a déjà dit . La guerre est sale . Elle ne peut bien se faire que par des salopards . C'est TROP TARD POUR LES HEROS car quand on est sous le feu de l'ennemi , on ne pense qux-troptardpourlesher-jj.jpg'à sauver sa peau . Dès le générique , on nous annonce la couleur : le rouge identique de trois étendards différents qui flottent fièrement au vent , se flétrissent et se salissent , pour tomber finalement en lambeaux . La couleur commune des drapeaux américains , anglais et japonais est celle du sang . En plein Pacifique , il est humain de vouloir rester à la plage au lieu d'aller au front , non ? Surtout quand on est un blanc-bec de Yankee qui doit collaborer avec ces crapules de Rosbifs pour une mission quasiment suicide . L'absurdité de la guerre est ici mise en évidence . Le Quartier Général du colonel anglais n'est autre qu'une église , soulignant ainsi l'absence de valeurs dans un conflit armé . Les instincts les plus bas ne demandent qu'à s'exprimer durant cette mission en pleine jungle . Incompétence , lâcheté , mensonge , trahison , pillage et même meurtre , sont le lot de ces pseudo-héros . Cette vision anarchisante de la guerre est aussi palpable dans ATTAQUE du même réalisateur qui vomit sur le pouvoir et ses institutions avec un Jack Palance idéaliste et un Eddie Albert très lâche .
Dans la même veine , citons aussi ENFANTS DE SALAUDS d'André De Thot avec toujours l'excellent Michael Caine . Aldrich comme Samuel Fuller est un cinéaste qui ne fait pas dans la dentelle , ses charges sont toujours féroces . La plus virulente et la plus culottée étant dans LE GRAND COUTEAU où il s'attaque au milieu hollywoodien , dressant le portrait d'un producteur sans pitié qui n'est autre que celui de son propre film.
Sacré Bonhomme ce "gros Bob" ! (diffusions sur CineCinemaFamiz ) 

  
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13 novembre 2007 2 13 /11 /novembre /2007 10:27

REQUIEM POUR UN MASSACRE (1985-VA ET REGARDE)
Réal.: Elem Klimov , Sc.: Aless Adamovich et Elem Klimov , Ph.: Aleksei Rodionov , Mus.: Oleg Lantchenko et des fragments musicaux de Mozart , Mont.: Valeriya Belova , Prod.: Belarous Film et Mosfilm , 137 mn 
avec : Aleksei Kravtchenko , Olga Mironova , Liubomiras Lauciavichius , Vladas Bagdonas , Juris Lumiste , Viktor Lorentz                          small-229751.jpg                     
Préparez vous à un voyage sensoriel unique . Un cauchemar les yeux grands ouverts . Une torture qu'on infligerait à un enfant en lui forçant de regarder la réalité d'une guerre dans tout ce qu'elle a de plus abject . L'humanité qui se déshumanise devant vos yeux . Non , ne fermez pas les yeux ! Regardez ! Soyez des partisans de Biélorussie . Souffrez ! Et souvenez vous de ce visage d'enfant qui perd peu à peu son expressivité , où seule reste la marque d'un unique rictus comme un cri d'horreur crispé qui resterait bloqué au fond de la gorge . L'insoutenable mise à nu dans toute sa barbarie . La civilisation n'existe  plus . Dans la forêt seule , peut on espérer trouver encore de la beauté dans une nature élégiaque et panthéiste . Mais l'enfant n'entend pas les oiseaux qui chantent dans la forêt . Naïvement , il veut faire la guerre contre les fascistes . Au-dessus de sa tête un bourdonnement sourd et incessant de "frelon" fait place à un atroce sifflement dans les oreilles . Les bombes le rendent sourd . Puis il bascule , nous avec lui , dans l'horreur car nous voyons ce qu'il ne voit pas : le charnier improvisé derrière la masure où gisent les siens . Alors il s'enfonce dans les marécages de son psychisme traumatisé . Aveuglé par cette réalité qui ne devrait jamais être . Son visage devient sale et blême , les yeux interrogateurs et sombres semblent se demander comment est-ce possible ? Des regards humains qui nous glacent le sang , jusqu'à l'oeil vacillant d'une vache qui agonise semblant interroger la lune de tant de boucheries . Jusqu'à l'acte d'une ignominie ultime d'une grange qui flambe , d'une porte bloquée qui résiste aux coups et cris de détresse de toute une population sacrifiée au nom de la croix gammée . Elem Klimov ne fait pas du cinéma , il témoigne de ce qui a été et ne devra plus jamais être . Le spectateur le ressent au plus profond de lui-même et s'interroge alors sur le jeune acteur qui endure toutes ces souffrances pour ce personnage . Comment peut-il rester équilibré ? Comment sa personnalité pourra t'elle se reconstruire après cette expérience ? Merci pour lui , aujourd'hui tout va bien . Il est devenu un Homme . Il a survécu après avoir porté sur ses épaules le génocide Biélorusse . Le visage marqué par l'obsession de tuer Hitler qui peut exister  en chaque homme.
Un film unique comparable peut-être à L'ENFANCE D'IVAN de Tarkovski . (existe en DVD et diffusion sur canal +)  
 

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26 juin 2007 2 26 /06 /juin /2007 15:07


Les nazis en Biélorussie vus à travers les yeux hallucinés d'un gosse complétement terrorisé . L'horreur filmée à l'état brut par Elem Klimov vous laissera prostré et hagard au fond de votre fauteuil avec ce regard anéanti gravé sur vos pupilles . Alors , lorsque sortira en dvd REQUIEM POUR UN MASSACRE en septembre 2007 : va et regarde ! 

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1 mai 2007 2 01 /05 /mai /2007 15:09

SABOTEUR SANS GLOIRE(1944-UNCERTAIN GLORY)
Réal : Raoul Walsh , Sc.: L Vadnay,Max Brand , Ph.: Sid Hickox , Mus.: Adolph Deutsch , Déc.: Robert Haas , N et B  
avec : Errol Flynn , Paul Lukas , Jean Sullivan , Lucille Watson   

Etonnant de voir Errol Flynn dans un film de Résistance Française , certes sans action mais beaucoup moins ludique et futil que SABOTAGE A BERLIN du même réalisateur. Plus étonnant encore est de le voir se faire voler la vedette par le trés surprenant Paul Lukas: flic sûr de lui et de son savoir faire , qui croit tout connaître de l'âme humaine . Destabilisé par la proposition de son prisonnier: se dénoncer pour un attentat résistant et ainsi sauver la population de représailles nazis , il perd ses repères et le doute s'installe en lui . Nous assistons alors à un superbe duo entre les deux acteurs , qui jamais ne se comprennent mais apprennent à se respecter . Le rachat du personnage de Flynn , prétexte au début à la fuite , est il possible?

  
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6 avril 2007 5 06 /04 /avril /2007 09:41

L'ARME A L'OEIL(1981-EYE OF THE NEEDLE)
Réal : Richard Marquand , Sc.: Stanley Mann , Ph.: Alan Hume , Miklos Rozsa , Coul 
 

 avec : Donald Sutherland , Kate Nelligan , Ian Bannen , Christopher Cazenove , Philip Martin Brown   

    Du jeu de mots du titre au final de l'histoire , tout nous amène à cette très belle métaphore : La guerre résumée à une lutte sans merci entre un homme ,espion nazi et une femme , notre alliée qui résiste . Qu'importe les sentiments car c'est du résultat de cette lutte que la seconde guerre mondiale se gagnera! (existe en DVD)  

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