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20 septembre 2008 6 20 /09 /septembre /2008 17:47

HANGOVER SQUARE(1945)
Réal.: John Brahm , Scé.et adapt: Barre Lyndon , D'après le roman de Patrick Hamilton , Ph.: Joseph La Shelle , Mus.: Bernard Hermann , Prod et Dist.: 20th Century-Fox , Durée: 78 mn  

Avec: Laird Cregar , Linda Darnell , George Sanders , Glenn Langan , Faye Marlowe , Alan Napier  

L'un des fleurons jamais assez vanté du film de studio où John Brahm peut maîtriser tous les paramètres de sa mise en scène . Déjà il avait excellé avec ce qui est la meilleure adaptation de JACK L'EVENTREUR . A peine a-t-il quitté cette atmosphère lugubre de l'époque Victorienne , qu'il enchaîne avec la même équipe pour nous replonger dans son style chère à l'expressionnisme allemand.Il nous immerge avec délectation dans cette histoire de Patrick Hamilton , déjà à l'origine du très célèbre HANTISE de Georges Cukor . Laird Cregar est toujours aussi ambigu et tourmenté . Peter Lorre avait son M LE MAUDIT , Laird Cregar a son HANGOVER SQUARE avec sa stature imposante , sa voix douce , ses gestes fébriles , sa violence impulsive , son regard qui panique . Sa disparition avant la sortie du film causée par une succession de régimes trop stricts le rapproche non sans dérision de Georges Bone , un homme passionné en lutte contre lui-même où l'acteur rejoint le personnage qu'il interprète .
George Bone est un compositeur de talent souffrant d'amnésie . A chaque sortie de crises causées par une contrariété et un bruit discordant , il ne se souvient plus de ... ses crimes . D'un homme raffiné , il se transforme en bête sauvage sans en avoir conscience . On reconnaît là une variante du Docteur Jekill et Mr Hyde entre film noir et fantastique . En contactant le docteur Middleton (George Sanders) de Scotland Yard il cherche les preuves pour se disculper ou se condamner . C'est un innocent aux mains sales! Et lorsque le docteur lui explique qu'il peut guérir ses amnésies en abandonnant sa musique pour éviter le surmenage , on sait qu'il est perdu car on ne peut échapper à ce que l'on est .
Le concerto macabre peut commencer , composé par Bernard Herrmann il impose un tempo de génie à la caméra de Brahm qui met en lumière les zones les plus sombres de notre personnage tourmenté . Dès que la musique retentit lors du concert final , la caméra se met en mouvement pour clore en apothéose une virtuosité technique irréprochable . Elle nous rappelle qu'Hitchcock n'est pas le seul à faire naître le suspense sur la musique de celui qui deviendra son collaborateur attitré .
La photographie resplendissante d'HANGOVER SQUARE signée par Joseph La Shelle nous sort de l'ombre pour en dessiner d'autres sur les décors et costumes . Elle achève de donner au film ce raffinement , cette noirceur , cette fascination vénéneuse et morbide qui contamine le spectateur . (Actuellement sur CineCinemaClassic dans une copie qui rend hommage au travail du chef-opérateur malgré quelques points blancs et rares griffures .Une copie qui ne demande qu'à être restauré .)
 

 

 

 

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