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15 septembre 2008 1 15 /09 /septembre /2008 10:19

TUEZ CHARLEY VARRICK (1973-CHARLEY VARRICK)
Réal.: Don Siegel , Scé.: Howard Rodman , Dean Riesener , D'après le roman « Les pillards » de John Reese , Ph.: Michael Butler (Technicolor) , Mus.: Lalo Schifrin , Prod.: Jennings Lang , Dist.: Universal International Corporation ,  112 mn 
Avec: Walter Matthau , Joe Don Baker , Felicia Farr , Andy Robinson , John Vernon , Jacqueline Scott    

L'homme n'a pas attendu le cinéma pour raconter des histoires . Vous pensez bien qu'elles ont déjà toutes été inventées . Une même histoire , si tant est qu'elle soit bonne , peut se décliner à l'infini suivant la personne qui la raconte . Alors si vous avez aimé NO COUNTRY FOR OLD MEN des frères Coen , vous aimerez TUEZ CHARLEY VARRICK de Don Siegel . Surprenant de citer ce récent succès critique et public pour vanter les mérites d'une pépite de 1973 . Cela est dû certainement à la personnalité et aux styles différents de ces hommes qui font de bons films .
 Les frères Coen jouissent du prestige d'être considérés comme des auteurs dans un cinéma de genre réhabilité .
Don Siegel , plus humble , se voyait comme un artisan du 7ème Art . Il est resté longtemps un simple habile réalisateur de film de genre avant d'être considéré aujourd'hui comme une référence . Clint Eastwood lui doit beaucoup . Son cinéma aussi sobre qu'efficace a produit des petites merveilles . Son A BOUT PORTANT , remake des TUEURS de Siodmak est un chef-d'œuvre pour un autre chef-d'œuvre . L'expéditif INSPECTEUR HARRY c'est lui aussi .
Dans tous les domaines TUEZ CHARLEY VARRICK cache bien son jeu . Vous perdez , ici , l'atmosphère glauque , poisseuse de l'univers des frères Coen mais vous y gagnez en efficacité . Dans le rôle du gars qui se retrouve avec les biftons de la mafia sur les bras , Walter Matthau tombe le masque , cesse de faire le pitre et livre une performance toute en nuance et sensibilité retenue . Surtout , il se montre beaucoup plus malin que Josh brolin pour se débarrasser du tueur impitoyable de la mafia . Dans le rôle de ce dernier , l'interprétation de Joe Don Baker fait le poids et ne souffre aucunement de la comparaison avec celle démesurée et impressionnante de Javier bardem dans le Coen .
Siegel , lui , ne se prend pas au sérieux . Il ne perd pas de vue qu'il réalise des séries B et n'hésite pas à saupoudrer son film d'un humour machiste . Cela n'empêche pas une critique sociale acerbe . Tout au long de cette chasse à l'homme , il montre le chemin et dénonce une société gangrenée à tous les niveaux par la corruption et le pouvoir de l'argent . La lutte acharnée de Charley Varrick pour échapper au molosse Texan de la mafia et emporter le morceau le désigne comme un être seul , un marginal qui se bat contre le système . Il croit faire un modeste casse dans une banque d'une petite bourgade et tombe sur une « succursale de blanchiment de l'argent sale » . Il cherche un receleur . Il veut des faux papiers . Immédiatement , il est repéré . La mafia est partout même à la campagne .
TUEZ CHARLEY VARRICK se détache aussi de son homologue par son final aussi jouissif que l'autre est poussif . Point faible de NO COUNTRY FOR OLD MEN , le final tient ici ses promesses dans l'action et l'ambiguïté . Dans une dernière acrobatie Varrick se barre avec le fric mais n'existe plus pour la société . Les plus beaux Happy End sont ceux qui ne le sont pas vraiment . (Actuellement sur Cine Polar , existe en DVD avec en bonus un commentaire du film passionnant et passionné d'Alain Corneau .)  

    

 

 

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