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9 septembre 2008 2 09 /09 /septembre /2008 10:05

LA MEMOIRE DU TUEUR (2003-DE ZAAK ALZHEIMER)
Réal.: Erik Van Looy , Scé.: Carl Joos et Erik Van Looy , D'après le roman de Jeff Geeraerts , Ph.: Danny Sen , Mus.: Stephen Warbeck , Prod.: MMG Film , TV1 , TROS , Bridge Entertainment Group , Dist.: ARP Sélection , Durée: 123 mn   
Avec: Jan Decleir , Koen de Bouw , Werner de Smedt , Gene Bervoets , Jo de Meyere, Tom van Dyck     

Les jeunes réalisateurs frenchy nourris au cinéma de genre américain ont aujourd'hui la prétention d'égaler les grands maîtres vénérés. Malgré quelques exceptions , ils ne font que refaire ce qui a déjà été fait et les effets de style à la mode n'y changent rien . Dans de tels films il faut qu'on y croit car le cinéma de genre est bourré de clichés . Réinventer le genre en utilisant les mêmes ficelles n'est pas donné à n'importe qui . Surtout le spectateur ne doit pas ce dire : « cette scène fait penser à ... » . En un mot le film doit avoir une âme , exister par lui même . Justement , en 2003 lorsque sort LA MEMOIRE DU TUEUR sur les écrans , les belges donnent aux français une grande leçon de cinéma américain . Du Polar , du vrai . Une recette belge mise à la sauce ricaine . Qu'est ce qu'il y a de plus effrayant et traumatisant en Belgique que le psychopathe du SILENCE DES AGNEAUX ? L'affaire Dutroux bien sûr , sa pédophilie , ses réseaux de prostitutions , ses notables et politiciens impliqués . Van looy intégre habilement cette blessure de l'âme belge dans son intrigue . Basée sur une histoire du grand auteur flamand du roman policier jeff Geeraerts , personnages , caractères , relations et ambiances sont réussis . Sans aucun doute , on y croit alors que nous ne sommes plus à New York mais à Anvers . Se payant même le luxe d'introduire dans cette ambiance glauque une dose d'humour entre les deux flics et de faire des clins d'œil au genre avec la veuve éplorée et sexy , femme fatale en faillite .
Véritable film noir moderne avec ses couleurs grises , bleutées , verdâtres parcourues par des faisceaux lumineux rouges qui touchent leurs cibles . Le film fait mouche jusque dans les seconds rôles très bien intégrés à l'ensemble . Valorisée par le réalisateur , la ville d'Anvers s'impose et n'est plus un lieu improbable pour le polar . Quelques imperfections cependant car Van Looy cède parfois aux effets à la mode style SEVEN mais ce procédé de mise en scène est justifié dès qu'il traduit les symptômes d'Alzheimer du personnage principal . Les mots de sa mémoire qu'il griffonne sur son avant-bras avant qu'il ne les oublie ne sont pas sans rappeler le MEMENTO de Christopher Nolan .
La fin , quant à elle, semble s'éterniser . Le spectateur ne s'en plaindra pas tellement Jan Decleir crève l'écran . Même si les autres acteurs sont bons , sa seule présence dans une scène la rend carrément géniale . Il porte l'âge de son personnage . Son côté désabusé , touché par la maladie , au bout du rouleau le rend plus humain alors que c'est un tueur implacable .Son passé a fait de lui ce qu'il est mais sa douleur le rapproche du flic qui le traque car on ne touche pas à un enfant! Une alliance trouble unit ces deux hommes contre des ennemis encore plus troubles dans un polar sous influence , estampillé Made in Belgium . (Actuellement sur
Canal + , existe en DVD)   

 

 

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