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25 octobre 2008 6 25 /10 /octobre /2008 13:39

L'ORPHELINAT (2007-EL ORFANATO)
Réal.: Juan Antonio Bayona , Scé.: Sergio G. Sá nchez , Ph.: Oscar Faura , Prod: Wild Bunch , Warner Bros. Pictures de Espana, Grupo Rodar , Estudios Picasso , Esta Vivo! Laboratorio de Nuevos , Dist.: Wild Bunch Distribution   

Avec: Belén Rueda , Mabel Rivera , Geraldine Chaplin , Fernando Cayo , Montserrat Carulla , Roger Princep , Edgar Vivar        

Malgré un succès public et critique mérité , il y a toujours des petits rigolos pour faire la fine bouche et prendre le film de haut . Ils déplorent son académisme qu'ils confondent avec du classicisme . Ils éructent contre son « catalogue » de références qui n'empêche pourtant pas le film d'être lui-même et crachent sur un scénario trop brillant qui étouffe la psychologie des personnages sans parler de la palette d'émotions qui en découle . En somme , on reproche à J.A Bayona d'être juste un bon élève et pas un génie . Manifestement , on déplore que L'ORPHELINAT soit juste un film de genre . Faut arrêter de nous faire rire ! Vous en connaissez beaucoup des premiers films aussi bien maîtrisés que celui-là ?
 Depuis LA SECTE SANS NOM de Jaume Balaguero et LES AUTRES de Alejandro Amenabar le cinéma fanstastique espagnol s'est approprié le genre fétiche des Anglo-Saxons de la Universal , des productions Val Lewton à la RKO , de la Hammer jusqu'aux grands maîtres des années 70/80 . Les japonais avec RING de Hideo Nakata semblent aussi avoir trouver la bonne formule tandis que les français (excepté Alexandre Aja) se fourvoient dans l'horreur d'un sadisme démesuré , effet de mode sans avenir qui trouve déjà ses limites . On peut se réjouir de la bonne santé du cinéma fantastique qui avait perdu énormément de sa force avec SCREAM et Cie . C'est un régal de ne plus le voir se jouer la comédie pour de nouveau se prendre au sérieux !
A l'évidence J.A Bayona a bien retenu la leçon , encouragé par Guillermo Del Toro (l'auteur de L'ECHINE DU DIABLE) il nous propose un jeu de piste macabre et pousse une maman aimante dans les réminiscences de son enfance pour retrouver son enfant disparu . Laura jouée par la touchante Belén Rueda évolue dans les méandres de ses souvenirs pour retrouver l'univers de l'enfant qu'elle était. Coincée entre son syndrome de Peter Pan et son amour maternel débordant elle se retrouve dans cette demeure habitée ; ancien orphelinat qui cache un terrible secret derrière son papier peint . Avec au fond du jardin sa remise isolée angoissante . Sa plage et ses coquillages . Ses falaises . Sa grotte à marée basse où se cache un enfant défiguré ; fantôme meurtri . Et ce phare qui pleure la nuit de ne plus pouvoir caresser de sa lumière les fenêtres de l'orphelinat .
Ambiance d'effroi et frissons garantis qui laisse intelligemment deux interprétations possibles comme dans LA MAISON DU DIABLE de Robert Wise et ROSEMARY'S BABY de Roman Polanski où l'héroïne est victime de phénomènes paranormaux ou de ses névroses paranoïaques . La peur du noir et de l'inconnu n'a jamais été aussi bien exploité que dans la scène où Laura veut faire apparaître les petites âmes oubliées en jouant à 123 soleil dans l'obscurité . Elle frappe contre le mur comme pour ouvrir une porte sur une autre dimension . Elle se retourne avec l'espoir fou et la frayeur qu'ils apparaissent . Entre chaleur humaine et présence glaciale , c'est ici que réside la force du film . Sa faculté de faire naître en nous un sentiment étrange où des émotions antagonistes se mêlent. L'envie de prendre ses jambes à son cou et d'étreindre comme une mère attentionnée . Ces petits fantômes sont des INNOCENTS dans un VILLAGE DES DAMNES . Lorsqu'on gratte le papier peint on découvre que derrière l'horreur se cache des petites victimes d'une vie passée .
La démarche de J.A Bayona est seine et honnête , il s'aventure avec enthousiasme sur un chemin balisé de références mais très peu foulé : le mélo fantastique; comme ce film de Nicolas Roeg qui nous met en garde , NE VOUS RETOURNEZ PAS . 

                                          
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