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27 juin 2008 5 27 /06 /juin /2008 11:49

L'ENFER EST A LUI (1949-WHITE HEAT)
Réal.: Raoul Walsh , Scé.: Ivan Goff , Ben Roberts , D'après une histoire de Virginia Kellogg , Ph.: Sid Hickox , Déc.: Edward Carere , Mus.: Max Steiner , Prod.: Louis F. EDELMAN/Warner Bros , Durée: 114 mn 
avec : James Cagney , Virginia Mayo , Edmond O'Brien , Margaret Wycherly , Steve Cochran , John Archer , Wally Cassell , Mickey Knox , Paul Guilfoyle , Ian Mac Donald , Fred Clark
 , Ford Rainey         
Ce n'est pas dans la petite cervelle de ce gros bêta de Léo , le lion propre sur lui de la MGM avec ses rugissements à effrayer une pucelle , que germe L'ENFER EST A LUI . A la MGM , acteurs et réalisateurs sont domptés depuis longtemps . Ils vivent dans une cage dorée et réalisent des comédies musicales , des oeuvres historiques et des biographies d'hommes célèbres très coûteuses . Face à cette effervescence académique et à ce conservatisme de la luxuriance , la Warner apparaît bien plus sauvage et n'hésite pas à aborder des sujets sociaux plus réalistes . A la Warner , on aime les gangsters dans les films noirs . Ici , le héros ce n'est pas Edmond O'Brien qui joue le rôle fade du flic infiltré mais James Cagney ce cinglé de Cody Jarrett . Un acteur-fauve redoutable , impossible à mettre en cage . Le genre d'animal qu'il ne faut pas regarder dans les yeux , qui souffre d'une dégénérescence héréditaire et dont il faut se méfier . Une fêlure au cerveau lui donne des migraines et des maux de tête terribles à cause sans doute d'un gêne venu tout droit de l'asile de fou où a fini son père . Il voue un amour compulsif à sa mère complice , seule véritable équilibre dans sa vie faite de braquages et de cavales . Dans sa bande tout le monde le craint même Verna (Virginia Mayo) sa femme complote contre lui . Mais "Ma" veille au grain...Vous riez ? Vous vous moquez du fils à sa maman ! Alors vous finirez dans un coffre de voiture , cribblé de balles .
L'interprétation épileptique de James Cagney prend toute sa dimension démesurée lors de la fameuse scène où son personnage apprend la mort de "Ma" dans la cantine de la prison . L'information remonte jusqu'à lui de prisonnier à prisonnier tel un "téléphone arabe" qui sourdre progressivement la folie qui va s'emparer de lui . De sa gorge sort alors des pleures de petit enfant combiné à des rugissements féroces de fauve touché par la rage .
Pour maîtriser un tel acteur qui joue autant avec le feu , il faut un réalisateur , un vrai . Un instinctif , un anticonformiste qui n'a pas peur de se brûler . Raoul Walsh a la trempe nécessaire et sa mise en scène convulsive est faite de plans qui jaillissent  comme des pulsions . La cadence frénétique qui s'impose place le film au sommet du genre . Un film charnière , une passerelle entre les gangsters classiques des années 30 , 40 jusqu'à ceux plus modernes dans la violence de A . Mann , Fuller jusqu'à Scorsese . D'ailleurs le personnage déjanté de Joe Pesci dans LES AFFRANCHIES fait un peu penser à Cody Jarrett . Je dis bien :"un peu" car seul James Cagney est "top of the world" .  

    
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